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Betteraves : Saint Louis Sucre crée des remous autour des prix

Pour la récolte 2020, les industriels estiment que les prix devraient être plus favorables. © B. CAILLIEZ

La fixation par Saint Louis Sucre d’un prix pour les betteraves récoltées en 2019 à près de 25 € la tonne, plus élevé que celui des coopératives, a fait réagir.

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Saint Louis Sucre a annoncé lors de la réunion de sa commission répartition valeur, le mardi 19 mai, un prix final, pour les betteraves livrées en 2019, de 23 €/t plante entière, soit 24,87 €/t forfait collet déduit, comme le présentent les autres industriels.

« Dans le contexte actuel, cette annonce devrait être considérée comme une bonne nouvelle pour les agriculteurs, puisque ce sera l’un des meilleurs prix pour les betteraves en France », estime Thierry Desesquelles, directeur betteravier du groupe sucrier.

Les prix chez Cristal Union et Tereos

Ce prix sera en effet supérieur à celui annoncé par Cristal Union. « Nous avons versé aux producteurs 22 €/t (forfait collet déduit) auquel s’ajoute 0,5 €/t d’indemnités de campagne diverses, explique Olivier de Bohan, président du groupe coopératif. En moyenne groupe, on est donc à 22,5 €/t. »

Chez Tereos, le prix définitif n’est pas encore connu. « Nous avons adopté le schéma des coopératives céréalières, à savoir la définition d’un prix d’acompte en novembre, versé en deux fois, explique Jean-Charles Lefebvre, son président. Il a été fixé, pour la récolte 2019, à 20 €/t + 1,17 €/t en moyenne pour les différentes primes. Le prix définitif ne sera connu qu’après les assemblées générales qui, en principe, se tiennent en juin. Cette année, elles seront sans doute repoussées, à cause du coronavirus. »

Réactions de l’OP et de la Coordination rurale

L’organisation de producteurs « Avenir sucre » du groupe Saint Louis Sucre, en cours de constitution, s’est déclarée satisfaite de l’annonce de ce prix. « C’est un prix que les planteurs n’osaient pas espérer il y a encore quelques semaines », souligne Dominique Ignaszak, l’un de ses fondateurs.

La Coordination rurale a aussi réagi en pointant du doigt l’écart de prix entre le groupe privé et les coopératives. « Ces dernières auraient-elles oublié que leur objectif fondamental est de créer de la valeur pour les agriculteurs ? » commente Damien Brunelle, président de France Grandes Cultures, la branche grandes cultures du syndicat.

Les industriels plus sereins pour les betteraves 2020

« Avec le coronavirus, les cours du sucre ont fortement chuté, mais il ne faut pas désespérer, les fondamentaux avant la crise étaient bons et devraient le redevenir », anticipe Thierry Desesquelles. « Le marché européen du sucre est cette année déficitaire et nous sommes en droit de penser que les prix vont se tenir en Europe », ajoute Jean-Charles Lefebvre.

Avec cependant une ombre au tableau, le cours de l’éthanol, qui a été entraîné à la baisse par la chute des cours du pétrole. « Le risque avec l’éthanol est de devoir faire face à des importations massives, précise le président de Tereos. Dès le début de la crise, nous avons formulé une demande de sauvegarde qui a été acceptée par la France et qui est actuellement portée par la France à Bruxelles. »

Blandine Cailliez

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